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2008-09-25
Des journalistes du Maghreb et des spécialistes des médias se sont retrouvés à Tunis pour un colloque consacré au rôle de la télévision dans la propagation de l'extrémisme religieux. L'une des questions brûlantes a été l'influence de la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera.Par Jamel Arfaoui pour Magharebia Les participants à un récent séminaire organisé en Tunisie se sont penchés sur ce qu'ils perçoivent comme une montée de la pensée islamiste extrémiste sur les chaînes de télévision arabes. Ce colloque, organisé le 19 septembre à Tunis, était organisé par le Parti Social Libéral. Mondher Thabet, secrétaire général du Parti Social Libéral, a déclaré que la scène politique tunisienne affichait une tendance au conservatisme. "Mais d'autres groupes épousent des idéologies fascistes qui rejettent même la seule présence d'un parti libéral qui exprime librement ses aspirations et ses idées", a-t-il indiqué. Le politologue Borhane Besais a animé les débats de ce colloque aux côtés du spécialiste des médias et ancien correspondant d'Aljazeera Akram Khouzam. Les médias dans le monde arabe, a commenté M. Besais, "souffrent de la domination du fondamentalisme du fait de la stagnation qui frappe la région, qui a besoin de médias libres, sans restrictions." "Nous ne pouvons ignorer l'influence actuelle d'Aljazeera", a-t-il souligné, "qu'elle soit positive ou négative sur la vie des médias dans le monde arabe." Akram Khouzam a accusé la chaîne qatarie de propager une culture qui fait l'apologie de l'extrémisme. Il a également indiqué que la chaîne "avait dévié de l'objectif pour lequel elle avait été créée, qui était de créer un espace d'expression des opinions non officielles dans le monde arabe". "Son objectif désormais", a-t-il poursuivi, "est de saper la conscience des gens ainsi que leurs capacités de réflexion et d'analyse." "Comment cette chaîne peut-elle consacrer trois quarts de ses espaces de dialogue aux fondamentalistes et le quart restant seulement à l'autre côté ?", s'est interrogé M. Khouzam.Ce spécialiste des médias a expliqué qu'il avait quitté Aljazeera lorsqu'il avait eu le sentiment de ne plus y avoir sa place, mais que cela ne l'avait pas empêché de suivre la chaîne, en partie pour s'assurer qu'il avait pris la bonne décision. Pour M. Khouzam, Aljazeera tire profit d'une attitude radicale et rare dans le monde arabe, qu'il a qualifiée de "mutisme des voix et des lettrés". "Nous sommes face à une situation unique dans le monde ; chacun est assis devant son poste de télévision en train de regarder Aljazeera et d'attendre la chute de l'impérialisme", a-t-il conclu. Le taux d'analphabétisme dans le monde arabe progresse régulièrement. Selon le Rapport 2008 sur le Développement Humain du Programme des Nations Unies pour le Développement, près de cent millions d'Arabes ne savent pas lire, contre 70 millions en 2005. Le journaliste Tarik Khalafaoui a expliqué que la faute n'en tient pas qu'au Qatar. "Le problème n'est pas seulement Aljazeera ; c'est aussi le problème des chaînes locales en Tunisie, qui sont entrées dans le jeu de la religion." "Aljazeera est en bas de tableau", poursuit-il, "lorsqu'on la compare aux chaînes qui propagent l'illétrisme religieux et nourrissent le sectarisme [en Tunisie], comme Resala, Hidaya ou Iqraa." Le critique des médias Khemais Khayati explique que ces chaînes religieuses – connues pour diffuser des fatwas très controversées – bénéficient d'une audience énorme dans le pays. Plusieurs intervenants ont demandé à la chaîne gouvernementale Tunis 7 de jouer son rôle dans la propagation d'une culture de la tolérance et de la modération, et de défendre le programme de modernisation de la Tunisie. Le journaliste Mokhtar Tlili a demandé pour sa part aux Tunisiens de laisser Aljazeera hors de la discussion, car la chaîne traite de sujets qui ne concernent pas les habitants du Maghreb. "Qu'avons-nous à voir avec les affaires du Golfe et du Moyen-Orient ?", a-t-il demandé. M. Tlili s'est opposé à l'utilisation du terme "islamiste" pour décrire les extrémistes, affirmant qu'il envoie un message dénaturé à des téléspectateurs mal informés. "Nous devons appeler un chat un chat ; nous devons appeler les extrémistes musulmans des 'fascistes', parce que c'est ce qu'ils sont", a-t-il déclaré. "Ils pensent comme eux... et affirment qu'eux seuls détiennent la vérité, que personne d'autre ne saurait remettre en question." Il a appelé les journalistes à ne pas céder au "fascisme déguisé sous la couverture de la religion".
Des journalistes du Maghreb et des spécialistes des médias se sont retrouvés à Tunis pour un colloque consacré au rôle de la télévision dans la propagation de l'extrémisme religieux. L'une des questions brûlantes a été l'influence de la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera.Par Jamel Arfaoui pour Magharebia Les participants à un récent séminaire organisé en Tunisie se sont penchés sur ce qu'ils perçoivent comme une montée de la pensée islamiste extrémiste sur les chaînes de télévision arabes. Ce colloque, organisé le 19 septembre à Tunis, était organisé par le Parti Social Libéral. Mondher Thabet, secrétaire général du Parti Social Libéral, a déclaré que la scène politique tunisienne affichait une tendance au conservatisme. "Mais d'autres groupes épousent des idéologies fascistes qui rejettent même la seule présence d'un parti libéral qui exprime librement ses aspirations et ses idées", a-t-il indiqué. Le politologue Borhane Besais a animé les débats de ce colloque aux côtés du spécialiste des médias et ancien correspondant d'Aljazeera Akram Khouzam. Les médias dans le monde arabe, a commenté M. Besais, "souffrent de la domination du fondamentalisme du fait de la stagnation qui frappe la région, qui a besoin de médias libres, sans restrictions." "Nous ne pouvons ignorer l'influence actuelle d'Aljazeera", a-t-il souligné, "qu'elle soit positive ou négative sur la vie des médias dans le monde arabe." Akram Khouzam a accusé la chaîne qatarie de propager une culture qui fait l'apologie de l'extrémisme. Il a également indiqué que la chaîne "avait dévié de l'objectif pour lequel elle avait été créée, qui était de créer un espace d'expression des opinions non officielles dans le monde arabe". "Son objectif désormais", a-t-il poursuivi, "est de saper la conscience des gens ainsi que leurs capacités de réflexion et d'analyse." "Comment cette chaîne peut-elle consacrer trois quarts de ses espaces de dialogue aux fondamentalistes et le quart restant seulement à l'autre côté ?", s'est interrogé M. Khouzam.Ce spécialiste des médias a expliqué qu'il avait quitté Aljazeera lorsqu'il avait eu le sentiment de ne plus y avoir sa place, mais que cela ne l'avait pas empêché de suivre la chaîne, en partie pour s'assurer qu'il avait pris la bonne décision. Pour M. Khouzam, Aljazeera tire profit d'une attitude radicale et rare dans le monde arabe, qu'il a qualifiée de "mutisme des voix et des lettrés". "Nous sommes face à une situation unique dans le monde ; chacun est assis devant son poste de télévision en train de regarder Aljazeera et d'attendre la chute de l'impérialisme", a-t-il conclu. Le taux d'analphabétisme dans le monde arabe progresse régulièrement. Selon le Rapport 2008 sur le Développement Humain du Programme des Nations Unies pour le Développement, près de cent millions d'Arabes ne savent pas lire, contre 70 millions en 2005. Le journaliste Tarik Khalafaoui a expliqué que la faute n'en tient pas qu'au Qatar. "Le problème n'est pas seulement Aljazeera ; c'est aussi le problème des chaînes locales en Tunisie, qui sont entrées dans le jeu de la religion." "Aljazeera est en bas de tableau", poursuit-il, "lorsqu'on la compare aux chaînes qui propagent l'illétrisme religieux et nourrissent le sectarisme [en Tunisie], comme Resala, Hidaya ou Iqraa." Le critique des médias Khemais Khayati explique que ces chaînes religieuses – connues pour diffuser des fatwas très controversées – bénéficient d'une audience énorme dans le pays. Plusieurs intervenants ont demandé à la chaîne gouvernementale Tunis 7 de jouer son rôle dans la propagation d'une culture de la tolérance et de la modération, et de défendre le programme de modernisation de la Tunisie. Le journaliste Mokhtar Tlili a demandé pour sa part aux Tunisiens de laisser Aljazeera hors de la discussion, car la chaîne traite de sujets qui ne concernent pas les habitants du Maghreb. "Qu'avons-nous à voir avec les affaires du Golfe et du Moyen-Orient ?", a-t-il demandé. M. Tlili s'est opposé à l'utilisation du terme "islamiste" pour décrire les extrémistes, affirmant qu'il envoie un message dénaturé à des téléspectateurs mal informés. "Nous devons appeler un chat un chat ; nous devons appeler les extrémistes musulmans des 'fascistes', parce que c'est ce qu'ils sont", a-t-il déclaré. "Ils pensent comme eux... et affirment qu'eux seuls détiennent la vérité, que personne d'autre ne saurait remettre en question." Il a appelé les journalistes à ne pas céder au "fascisme déguisé sous la couverture de la religion".
Source Magharebia.com
Photo Credits : Jamel Arfaoui
6 commentaires:
J'ai oublié de me demander: quelle nouvelle veste éssayait Borhen Bsaiess ???
Plusieurs des intervenants sont eux même des fascistes. Celui qui accepte d’être dans un parti politique ne servant qu’à être dans la vitrine du régime totalitaire, celui qu’on fait monter au créneau pour défendre l’ignominie et trouver des prétextes à l’injustice et enfin celui qui accepte de monnayer sa plume, tous sont dans la même barque. C’est plus que confortable que de tirer à boulets rouges sur les autres même si ces derniers, bien sur, ne sont pas en odeur de sainteté, mais qu’ils aient une once de courage de balayer devant leur porte !!!
http://tnkhanouff.hautetfort.com/
"...Tunis 7 de jouer son rôle dans la propagation d'une culture de la tolérance et de la modération..."
Mourire de Rire!!!!!! :)))))
الجزيرة حب من حب وكره من كره رائدةى الإعلام العربي ولولاها لمازلنا نتابع أخبار تونس7 وأشكالها من التلفزيونات الرسمية العربية فالجزيرة هي من أحدثت الثورة الإعلامية ولايحق لمثل برهان الخسيس أن يتكلم في هذا الموضوع
Oui, probablement il est donc
yes. interesting text!
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